Incertitude et Consentement
Les séries thématiques de l’Institut Psychanalyse & Management
Psychanalyse & Humanités Managériales
Date : Jeudi 24 Novembre 2022 en Visioconférence
Incertitude et Consentement… imposerait de se dépétrer de ses certitudes. L’enjeu est alors de faire sa place à l’incertitude, à l’incertain, à la fragilité, au flottement…, et presque toujours à la contingence. Au final le rapport entre l’incertitude et le consentement caractérise ce qui est effectivement réalisé (entéléchie). Quelle valeur ont les arguments de tous les points de vue professait Arcésilas de Pitane [Arkesílaos], et qu’à vouloir les contredire tous, il était préférable de suspendre son jugement. Cependant Carnéade [Karneádês]invitait à les soumettre à l’examen aussi approfondi que possible… jusqu’à épuisement du contradictoire. L’épochè invitait dès lors à rechercher la « bonne raison ».
« Manager dans l’incertitude » est devenu la potion pour faire avaler les transformations et se remettre en question. Toutefois, le plus grand nombre des membres de l’organisation ne sont pas invités au « banquet du contradictoire » réservé aux commanditaires. Certes, il y a de « bonnes raisons » ou des « raisons bonnes » à croire, mais encore faudrait-il qu’elles soient bien explicitées…, que ces raisons, caractéristiques de situations détériorées et en voie de détérioration, ne fassent pas « tabula rasa » des antécédents qui expliquent une situation à transformer, désormais peu ou prou brutalement, des raisons antérieures également soumises comme des potions, telles que chacun n’oppose pas ses croyances. Notons qu’E. Morin a vu un ordre dans le désordre si tant est que l’incertitude et le consentement engendre un désordre… Un ordre est rassurant et à bien des égards nécessaires. Il est bien curieux que s’impose désormais la servitude du temps, que chacun se l’impose à soi-même d’ailleurs, sans questionner le grand Autre, la coniventia. Les diagonostics ne sont bien souvent que des pseudo-diagnostics dssimulant ce qu’il n’y a à pas dire, à taire. Cette téléogogie suggère à qui veut l’entendre les bonnes raisons du changement, en dissimulant le plus souvent l’éthique doxastique de la coniventia. qui anime les projets. Que peuvent-ils donc en savoir d’aucuns si les commanditaires n’en savent rien eux-mêmes ?
Cette journée a pour objet de traiter le sujet du consentement à l’incertitude et de contribuer à ouvrir des voies de démystification des impasses tandis que tous sont appelés à en partager les heurs et malheurs.